Les rituels, la clé du bonheur dans un monde saturé de choix ?
Si le film Perfect Days de Wim Wenders n’a pas gagné l’Oscar du meilleur film étranger, c’est un long-métrage que tout amateur de papier toilette humide Fess’nett devrait voir. Dans ce long-métrage, les rituels sont élevés au rang d’art de vivre. Alors, la routine est-elle le sel de la vie ?
Filmer un quotidien millimétré
Un film dont le héros est agent d’entretien dans les toilettes publiques de Tokyo, ça n’est pas banal. Ce qui l’est encore moins, c’est de filmer la répétition de gestes peu spectaculaires pour en faire un film poétique. Tout au long de sa journée, le personnage déplie son quotidien millimétré : se réveiller aux sons de la rue, faire soigneusement son lit, arroser ses plantes, écouter ses musiques fétiches, déjeuner seul d’un sandwich et prendre des photos d’arbres. Et la raison pour laquelle cet homme apparaît apaisé et heureux est justement qu’il mène cette vie ritualisée et attentive aux détails.
Trop de choix tue le choix
Réinventer sa vie en permanence n’est pas bon pour les nerfs. Récemment dans les médias, on a pu entendre des débats sur la façon dont les enfants sont confrontés au choix. Les petits y sont-ils soumis trop tôt et trop souvent ? Les élever comme des individus très vite autonomes, capables dès 2 ans de se décider entre le yaourt nature, celui à la fraise ou au chocolat peut aussi être déstabilisant. Il n’y a qu’à se promener dans les magasins avec des tout-petits - voire des plus grands - pour observer ce que trop de couleurs, trop de formes et trop d’objets produit comme étourdissement.
La routine pour contrer l’angoisse de la mauvaise décision
Cela ne veut pas dire que faire des choix est une mauvaise chose. Mais il est bon de reconnaître ce que cette situation répétée peut avoir de stressant. Cette peur très contemporaine de prendre la mauvaise décision a donné naissance à un syndrome : le FOMO, pour Fear Of Missing Out. C’est l’angoisse de passer à côté de quelque chose d’intéressant. Une crainte amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux, qui nous abreuvent en permanence d’informations et de notifications. La logique de l’individu toujours à l’affût, anxieux de faire le bon choix, conduit à l’épuisement. Et c’est là où l’on voit ce qu’une vie faite de rituels peut avoir de reposant.